Editorial : la fin du statut quo en RLCS

Une claque. C'est ainsi que Boyan, co-fondateur de Rocket Baguette, a vécu ce premier week-end de diffusion. Nouveau format, nouveau concept, nouveaux enjeux : ces RLCS ne ressemblent en rien du tout à ce que l'on a connu jusqu'à présent.
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Le premier week-end RLCS X vient tout juste de se terminer sur une affiche que nous aurions jugée improbable il y a encore quelques semaines. Devant 60 000 personnes, la structure française de Glory4Builders a fait trembler les nouvelles superstars de Guild Esports, club co-détenu par David Beckham. Les RLCS tels que nous les connaissions jusqu’à présent sont morts, mais les RLCS n’ont jamais semblé aussi vivants !

Pour la dixième saison de ses championnats du monde officiels, Psyonix a revu le format de fond en comble. L’élitisme de la ligue fermée, quasi-impossible d’accès, c’est terminé. Les RLCS appartiennent désormais à tout le monde. N’importe qui a sa chance d’accéder au plus haut niveau et de marquer des points en vue d’une qualification pour les Worlds annuels.

Vous l’aviez déjà compris, les RLCS X s’étendront sur une dizaine de mois jusqu’à l’été prochain. En Europe et en Amérique du Nord, qui bénéficient toujours d’un traitement de faveur par rapport aux autres régions, la saison sera composée de 9 tournois ouverts pour lesquels n’importe qui pourra se qualifier, même si cela va devenir de plus en plus compliqué en avançant dans la saison. Sur les trois tournois du premier split, 32 équipes pourront participer. Sur les trois tournois du deuxième split, il n’y en aura que 24. Sur le troisième split, il n’y en aura plus que 20. Les 10 équipes RLCS de la saison dernière seront invitées aux tournois des deux premiers splits, ce qui laisse respectivement 22 et 14 places ouvertes et c’est cet aspect là qui va chambouler le paysage du Rocket League compétitif.

Dans ce premier split, nous avons 32 équipes sur un pied d’égalité et une ronde suisse pour les mettre à l’épreuve. Ce système, je l’ai toujours refusé en tant qu’organisateur de tournoi, parce qu’il requiert énormément de ressources. Mais en tant que fan, quel plaisir. Il donne de la marge d’erreur aux équipes tout en préservant la compétitivité du tournoi. Il n’y a plus besoin de faire de calculs : tu gagnes trois séries, tu passes. Tu perds trois séries, tu sors.

Pour la première fois de l’histoire des RLCS, les silos ont été brisés. Les équipes, décompartimentées. Les « équipes RLCS » – un concept qui devrait vite disparaître vue la tournure des évènements, doivent désormais affronter et battre des équipes qui viennent d’en bas, du monde où l’on se bat pour devenir champion RBRS ou pour décrocher quelques centaines d’euros de cash prize dans les tournois Nicecactus. Quelle fierté. Quelle immense fierté que de voir tous ces joueurs avoir leur chance dans le plus prestigieux des tournois Rocket League et la saisir.

Ekon, Sebadam, ApparentlyJack ont respectivement emmené leurs équipes de Venc Gaming, TLR Esports et Stormtroopers dans le top 16 de ce premier tournoi régional européen. Les Glory4Builders d’Artyrus, Tjester et du revenant Hooups ne sont pas passés bien loin de les rejoindre, tout comme les Opp Block ou les Minkz, des noms que l’on voit fréquemment dans nos « petits » tournois. J’ai toujours eu la conviction que l’écart de viewership entre les RLCS et les tournois hebdomadaires diffusés sur Rocket Baguette n’était pas proportionnel à l’écart de niveau. J’ai toujours eu la sensation de montrer un excellent niveau de Rocket League en quasi-permanence (sorry les basses divs des RBRS, le « quasi » est pour vous). Les résultats de ce week-end me confortent définitivement dans cette idée.

Au deuxième tour, samedi prochain, il manquera donc à l’appel Oxygen Esports et Team Liquid. Rien de dramatique, la saison est longue, mais il va falloir performer aux deux autres tournois du split pour espérer se qualifier pour le major qui concluera ce premier trimestre de RLCS X. Les résultats de ce week-end, on les mettra sur le compte de l’effet de surprise. Les 8 autres équipes RLCS, dont Renault Vitality, Team BDS, Solary, Barcelone et les Top Blokes de Kassio, sont quant à elles passées sans trop d’encombres. Mais les dégâts causés ce week-end doivent servir d’avertissement pour tout le monde : l’élite n’est plus invulnérable en RLCS. A chaque tournoi, il va falloir déjouer les pièges de toutes ces équipes qui ont accumulé, pendant des années, la frustration de devoir se contenter de l’ombre et des miettes et qui l’ont transformée en une rage de vaincre impitoyable. Et ce, pour notre plus grand plaisir !

Un grand bravo à Psyonix pour ce nouveau format qui devrait tirer tout l’esport Rocket League vers le haut, et rendez-vous la semaine prochaine sur Rocket Baguette pour suivre tout ça en français !

Infos et classements RLCS X