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La structure de la saison
Le principe général de cette nouvelle saison ne s’éloigne pas de celui des saisons précédentes. Les équipes participent à plusieurs tournois en ligne dans leur région, qui leur permettent de marquer des points et de se qualifier pour les Majors, qui se jouent quant à eux hors ligne avec les équipes présentes sur place. Après le dernier Major, les équipes qui ont le plus de points sont qualifiées pour les Worlds, le dernier tournoi de la saison qui couronne un Champion. Mais dans le détail, pas mal de choses ont changé.
Premier changement majeur : la saison régulière n’est plus composée de trois Splits, mais seulement de deux. Fini l’automne, l’hiver et le printemps, nous n’avons plus que le Split 1, de janvier à mars et le Split 2, d’avril à juin, suivis des Worlds en septembre. Pour rappel : un Split, qu’est-ce que c’est ? C’est comme un trimestre à l’école, une période de temps donnée avec un nombre de tournois défini.
La composition d’un Split ne change pas : il s’agit toujours de trois tournois par région et d’un Major international, qui rassemble en LAN les meilleures équipes de chaque région.
La saison précédente, chaque tournoi régional avait son petit nom : le premier s’appelait Open, le deuxième s’appelait Cup, le troisième, Invitational. Aujourd’hui, retour à la sobriété, on parle d’Open Qualifier #1, d’Open Qualifier #2 et d’Open Qualifier #3.
Le format
Rentrons maintenant dans le détail ! Les saisons passées, chaque split avait son propre format de tournoi. Aujourd’hui, tout est standardisé, avec le même format qui sera reproduit à chaque open qualifier dans chaque région, aux deux majors et même aux Worlds ; bref, pour l’ensemble des tournois de la saison.
Phase 1 : un bracket à élimination double pour passer de X à 16 équipes, X étant le nombre d’équipes inscrites.
Phase 2 : une ronde suisse, pour passer de 16 à 8 équipes.
Phase 3 : un bracket à élimination unique pour obtenir notre vainqueur.
Les Open Qualifiers, comme leur nom l’indique, vont commencer par une phase de qualification ouverte, à laquelle n’importe qui ou presque peut participer. Comme les années précédentes, les équipes inscrites vont prendre part à un bracket à élimination double, dont on ne gardera que les 16 meilleurs.
Un bracket à élimination double, qu’est-ce que c’est ? C’est un arbre de tournoi qui définit les confrontations et qui est composé de deux niveaux : l’arbre du haut, l’upper bracket, et l’arbre du bas, le lower bracket. Toutes les équipes commencent en upper bracket : si elles gagnent, elles avancent, si elles perdent, elles descendent en lower bracket où elles n’ont plus droit à la défaite, sinon elles sont éliminées.
Cette phase se déroulera sur les trois premiers jours de chaque Open Qualifier et à la fin, les 8 dernières équipes restantes dans l’upper bracket et les 8 équipes restantes dans le lower bracket seront qualifiées pour la phase suivante.
Note : Tous les matchs se joueront en BO3 jusqu’à ce qu’il ne reste plus que 48 équipes, moment à partir duquel les matchs passeront en BO5.
Rappel : BO3, cela veut dire qu’un match se joue en trois games maximum, donc qu’il faut remporter deux games pour gagner le match. BO5, c’est cinq manches maximum, donc le premier à gagner trois manches remporte le match. Plus tard, on aura aussi des BO7 : le match s’arrêtera quand une équipe aura remporté 4 games.
A l’issue des trois jours de bracket à élimination double, il ne restera plus que 16 équipes. Le jour 4 de chaque Open Qualifier, nous aurons droit à une ronde suisse. Si vous suivez les RLCS, vous connaissez le principe. Si vous découvrez, on vous explique.
Dans une ronde suisse à 16 participants, chaque équipe joue entre 3 et 5 matchs toujours contre des équipes qui présentent le même bilan de victoires et de défaites. C’est comme un BO5 : les équipes jouent tant qu’elles n’ont pas obtenu soit trois victoires, auquel cas elles sont qualifiées, soit trois défaites, auquel cas elles sont éliminées.
Au premier tour, les équipes s’affrontent en fonction de leur seeding. Une fois que ce premier tour est joué, nous avons 8 équipes avec une victoire et 8 équipes avec une défaite. Les vainqueurs s’affrontent entre eux, les perdants s’affrontent entre eux, et à l’issue du 2ème tour, nous aurons 4 équipes avec deux victoires, 4 équipes avec deux défaites et 8 équipes avec une victoire et une défaite.
Alors on enchaîne : les 4 équipes invaincues s’affrontent entre elles et les deux vainqueurs obtiendront leur troisième et dernière victoire : ce sont les premières équipes qualifiées pour la phase suivante. Du côté des équipes avec deux défaites, celles qui s’inclinent se verront éliminées. Quant aux 8 équipes du milieu, une moitié se retrouvera en 2-1, l’autre moitié se retrouvera en 1-2.
Et ainsi de suite, jusqu’à ce que 8 équipes soient à 3 victoires et donc qualifiées pour la phase suivante.
C’est ainsi que nous nous retrouvons donc avec 8 équipes qualifiées pour les playoffs, la phase finale qui consiste en un bracket à élimination unique. C’est le format le plus simple qui soit : ¼ de finale, ½ et finale ! Celui qui perd est éliminé.
Ce bracket final se jouera sur les deux derniers jours de chaque Open Qualifier : le jour 5, on aura les 4 quarts de finale et le jour 6, les deux demies et la finale. Tout ce bracket final se jouera en BO7.
Les Majors et les Worlds vont se dérouler exactement de la même façon que les Open Qualifiers, à l’exception du fait qu’il n’y a pas de phase ouverte, donc pas de bracket à élimination double : les 16 équipes qualifiées commenceront avec une ronde suisse en BO5 puis un bracket à élimination directe en BO7.
Les points RLCS
L’objectif pour les équipes, c’est de marquer des points. Les 32 meilleures équipes de chaque Open Qualifier recevront des points RLCS en fonction de leur performance. Voici comment ceux-ci seront distribués au cours des deux Splits.
Comme l’an dernier, le Major permettra également de marquer des points – deux fois plus qu’au cours d’un Open Qualifier. Au cours du deuxième split, pour maintenir un peu de suspens, les Open Qualifiers et le Major rapporteront un peu plus de points.
Et c’est ici qu’intervient l’une des nouveautés les plus controversées des RLCS 2024 : toutes les équipes, absolument toutes les équipes, devront commencer au tout début de chaque Open Qualifier. Par le passé, les 8 meilleures équipes au classement général des points RLCS étaient automatiquement qualifiées pour le jour 4, la phase 2 qui se joue aujourd’hui en ronde suisse. Les 8 équipes suivantes étaient quant à elles, automatiquement qualifiées pour le 3ème jour des Open Qualifiers. Et bien, tout ça, c’est fini – les pros, les champions du monde, les champions de major, les vainqueurs de régionaux, commenceront chaque Open Qualifier au même niveau que… vous.
Sur le même principe, le troisième tournoi de chaque split est lui aussi ouvert : souvenez-vous, la saison passée, les Invitationals étaient réservés aux 16 équipes comptant le plus de points au classement RLCS. Désormais, tous les tournois de chaque split seront intégralement ouverts, sans aucune forme de privilège pour les équipes les plus performantes.
Se qualifier pour les Majors
Comme les saisons précédentes, les Majors verront la participation de 16 équipes. Nous en connaissons déjà la provenance et les équipes de chaque région savent quel objectif elles devront atteindre.
Voici la répartition des équipes qualifiées : 4 équipes Européennes, 4 équipes d’Amérique du Nord, 2 d’Amérique du Sud, 2 du Moyen Orient, 2 d’Océanie, une d’Asie-Pacifique et une d’Afrique Sub-saharienne.
Cela signifie qu’à l’issue des trois Open Qualifiers de chaque Split, les 4 premiers du classement européen seront qualifiés pour le Major. Et c’est pareil pour les autres régions en fonction de leur nombre de slots.
Plusieurs changements par rapport à la saison passée : l’Europe et l’Amérique du Nord, qui disposaient de 5 places, n’en ont plus que 4. Cela libère deux places supplémentaires : l’une a été accordée au Moyen Orient, qui dispose d’un deuxième slot, et l’autre a été accordé à l’Afrique sub-saharienne, qui en était inexplicablement privée les années précédentes.
Comme la saison passée, les Majors se joueront sur 4 jours. Et le format, ce sera donc une ronde suisse suivie d’un bracket à élimination unique.
Se qualifier pour les Worlds
A l’issue du 2ème split, lorsque nous aurons joué les 6 Open Qualifiers et les 2 Majors, tous les classements RLCS seront définitivement figés et les équipes les mieux classées dans chaque région obtiendront le droit de jouer la phase finale de la saison, les Championnats du Monde.
Les participants sont répartis de la même manière que pour les Majors. Comme vous pouvez le constater, il n’y aura donc que 16 équipes qualifiées et s’il y a bien une mauvaise nouvelle à cette saison, c’est celle-là. La phase de Wildcard, qui embarquait 8 équipes de plus pour porter le total à 24, disparaît. Moins d’équipes, et des Worlds sur 6 jours au lieu de 10.
Il y a néanmoins une contrepartie. Le Main Event des Worlds, qui se jouait avant en deux groupes de 8 dans un bracket à élimination double se jouera cette fois-ci comme les autres tournois : avec une ronde suisse. Une ronde suisse, ça représente 33 matchs là où l’ancien format n’en comptait que 20. Cela veut dire que l’on verra les top teams jouer un peu plus !
Le seeding du premier tour de la ronde suisse dépendra des résultats des deux Majors. Enfin, les Worlds se termineront par un bracket à élimination unique pour les 8 dernières équipes, comme la saison précédente.
C’est le 15 septembre prochain que nous connaîtrons le champion du monde RLCS 2024 qui remportera le gros lot de 300 000$.
Le cashprize
Le cashprize, parlons-en, car il y a des choses à dire. La première chose, c’est que le montant total mis en jeu cette saison s’élève à 4.300.000$. La saison dernière, c’était 6.000.000$. Malgré la baisse, ce qui surprend le plus, c’est la répartition de ce cashprize.
Les équipes classées entre la 65e et la 128e place prendront notamment 300$ chacune, soit environ 90€ par joueur. Ainsi, plus de 20% du cash prize des RLCS 2024 sera reversé à des joueurs hors du top 16 – une première. Une stratégie plutôt agressive pour attirer des joueurs supplémentaires, mais qui devrait sans doute porter ses fruits.
Qui peut participer ?
L’ambition de cette saison est donc clairement d’ouvrir les RLCS le plus possible et de multiplier le nombre de participants. D’autant plus qu’un autre changement majeur intervient cette saison : l’âge minimum pour participer passe de 15 à 13 ans.
L’autre nouveauté, c’est que chacun peut désormais participer aux RLCS dans la région de son choix. Par exemple, rien n’empêche trois joueurs européens de s’inscrire aux Open Qualifiers de la région SSA. Vous n’êtes désormais plus liés à votre pays de résidence, comme c’était le cas depuis le début des RLCS. Attention cependant, deux choses à savoir :
- Premièrement, vous devrez bien évidemment jouer sur les serveurs de la région dans laquelle vous vous êtes inscrits.
- Deuxièmement, si vous vous inscrivez dans une région, vous devrez jouer tous les RLCS dans cette région : vous ne pourrez pas jouer le premier Open Qualifier en APAC, puis le deuxième en Europe.
Enfin, dernier petit détail, vous devez avoir atteint le rang platine en 2v2 ou en 3v3 pour pouvoir vous inscrire.
Attention, les inscriptions pour le premier Open Qualifier se terminent ce lundi 22 janvier à 18h. Vous pouvez vous inscrire avec votre équipe ici.
Le Mercato
Les équipes ont le droit de procéder à un changement au cours de la saison, mais seulement pendant une période définie, qu’on appelle « fenêtre de transferts » : celle-ci se tiendra entre les deux splits, après le premier Major et avant le premier Open Qualifier du 2e Split : du 1er au 14 avril. Tout changement de roster en dehors de cette période entraînera la perte des points RLCS qu’une équipe aura accumulé.
Le calendrier
Il ne vous manque que les dates et les horaires, non ? Ca tombe bien, on connaît tout !
En ce qui concerne le Split 1 en Europe : chacun Open Qualifier dure 6 jours, étalé sur deux week-ends consécutifs, du vendredi au dimanche. Le premier commence le vendredi 2 février et se termine le dimanche 11, et les deux autres s’enchaînent sur les semaines suivantes.
Pour info, pour toutes les autres régions, c’est la même chose, avec juste une semaine d’avance. Les NA, SAM, MENA, OCE, APAC et SSA commencent le 26 janvier et finiront le 3 mars. Donc pendant que l’Europe jouera les jours 1, 2 et 3 de leurs Open Qualifiers, les autres régions joueront les jours 4, 5 et 6.
Le premier Major se jouera du 28 au 31 mars dans une ville encore inconnue.
Un peu plus dans le futur, le Split 2 commence le vendredi 26 avril et se termine le dimanche 2 juin en Europe. L’Océanie et l’Asie Pacifique se joueront en même temps, tandis que les NA, MENA, SAM et SSA joueront avec une semaine d’avance, comme au premier Split.
Le deuxième Major se jouera du 27 au 30 juin, dans une ville qui n’a, elle aussi, pas encore été annoncée.
Enfin, les Worlds se joueront du 10 au 15 septembre 2024, mais nous ne savons pas non plus où. Logiquement ils se dérouleront en Amérique du Nord, pour respecter l’alternance, mais on ne sait jamais…
Diffusion
A l’heure où ce guide est écrit, rien n’est encore tout à fait sûr ; les informations officielles étant encore partiellement floues. Ce que l’on sait, c’est que les joueurs auront le droit de streamer – probablement les premiers jours d’Open Qualifier. Les équipes devraient aussi avoir le droit de diffuser leurs matchs sur leurs chaînes.
Côté stream officiel, le broadcast anglophone sera de retour, bien qu’amputé de plusieurs casters qui n’ont malheureusement pas été renouvelés. Une diffusion française qui suivra le stream officiel est également prévue et on espère pouvoir vous retrouver très prochainement sur Rocket Baguette pour cette saison 2024 !
Comprendre ces changements
Depuis le sacre de la Team Vitality en août 2023 à Düsseldorf, beaucoup de choses se sont passées dans les coulisses de l’esport Rocket League. Psyonix et Epic Games ont licencié une grande partie de leurs effectifs et ces derniers ont pris le contrôle de l’esport, avec un mot d’ordre : réduire les coûts. Leur première mesure a été de se séparer d’EFG, le partenaire de Psyonix qui s’occupait de l’organisation et de la diffusion des RLCS depuis 2020, pour le remplacer par Blast, un concurrent d’EFG qui a connu le succès grâce à ses tournois CS:GO, et qui s’occupe aujourd’hui de l’esport chez Rainbow 6 et surtout Fortnite, depuis 2021.
Aujourd’hui, les gens qui prennent les décisions qui concernent les RLCS sont totalement différents de ceux qui décidaient en 2023 et plus généralement, sur les 3 années précédentes. Aujourd’hui, c’est donc une nouvelle vision qui est portée : celle d’une compétition la plus ouverte possible pour encourager un maximum de nouveaux joueurs à se lancer dans le plus prestigieux des tournois de Rocket League. C’est un objectif somme toute logique pour un studio de jeu vidéo, il se comprend parfaitement.
Ce qui n’est pas rassurant, c’est que cet objectif est poursuivi aux détriment des meilleures équipes : le fait de ne pas offrir de qualification pour les rondes suisses des open qualifiers aux équipes qui ont le mieux performé n’est pas vraiment justifiable par la volonté d’ouverture.
Le format de l’an dernier permettait aux 8 équipes avec le plus de points de rentrer directement dans le top 16, ce qui laissait 8 places totalement ouvertes. Cette saison, il sera possible que le vainqueur du Major #1 ne se qualifie pas pour le top 16 de l’Open Qualifier suivant. Et des accidents, il y en aura. Des clubs qui auront investi beaucoup d’argent dans une équipe de top niveau vont perdre en visibilité à cause d’un accident. C’est la loi du sport, me direz-vous, mais selon moi, inviter les meilleures équipes à la ronde suisse à partir de l’Open Qualifier #2, n’impacterait pas l’intégrité compétitive ni l’ouverture de la compétition.
A terme, ce facteur risque accru des RLCS pourrait dissuader les clubs de s’engager sur Rocket League, et lorsqu’on voit ce qu’ils apportent en terme d’engouement aux disciplines esport, ça rendrait notre mission de propulser RL au sommet un peu plus compliquée. Reste à voir maintenant si des contreparties seront proposées pour encourager les clubs à continuer d’investir.
Compte tenu de tout ce contexte, je pense et j’espère que cette saison 2024 sera une transition et que dès l’année prochaine, les LANs vont reprendre leur expansion. Plus d’équipes aux Majors, plus d’équipes aux Worlds, plus de pays représentés. C’est ça qui fait le prestige d’une compétition.
Je pense malgré tout que c’est une saison très excitante qui s’annonce ! Force est de constater que ce format va donner beaucoup d’importance à chaque match de chaque tournoi et avec toutes les belles équipes françaises et francophones qui vont se présenter, je pense que l’on aura de quoi vibrer…!